Depuis quelques années, Rémi Mahler, facteur d’orgues alsacien, a mis toute son énergie dans l’invention et la fabrication d’un orgue à Pluvigner, pièce unique qui sera la dernière œuvre de sa carrière.
Il est possible de rencontrer Rémi Mahler à l’improviste les soirs où il est là, vers 18:45, en montant à la tribune. Il y invite chacun, il a plaisir à partager sa passion, car c’est une vraie passion qui l’habite.
La première impression est très forte : quelques trois milliers de tuyaux pour autant de sons, des tiges de commande toutes fragiles, une structure impressionnante, un clavier aux nombreuses touches, le tout confectionné à la main et avec des matériaux traditionnels.
Voilà ce qui se voit et se touche lorsqu’on pénètre dans l’instrument encore ouvert.
Et puis on entend l’orgue jouer, et l’on est surpris par sa douceur.
Ce n’est pas une machine de puissance, ou plutôt sa force n’est pas sa puissance, sa force est sa capacité d’exprimer quelque chose de non visible.
Tiens, tiens, ça nous rappelle une histoire connue : venu sur terre en Palestine, craint par les puissants du monde qui voyaient en Lui un rival, un nouveau puissant, alors qu’il était là pour nous faire entendre autre chose de la vie, une petite musique intérieure, autre chose que la puissance qui préoccupe tant les hommes quand ils ne pensent qu’à leurs affaires…
Lorsqu’il se sent écouté, Rémi Mahler peut confier ce qui porte sa passion : le souci de ne pas fabriquer un instrument de puissance, mais de donner à entendre une petite musique pour dire autre chose aux hommes.
J’ai été touché par ce qu’il m’a dit récemment, dans la confidence.
Et j’ai entendu de mêmes propos sur R.C.F., alors prenez quelques minutes pour écouter Rémi Mahler, et le son de son orgue : écouter R.C.F.
Et sans doute proposerons-nous en 2020 de rencontrer Rémi Mahler sur cette dimension de son travail, nous vous en reparlerons. Bonne écoute !