L’Avent ne serait-il pas ce temps où il faut chercher comment devenir plus humain ?
Que nous soufflent Isaïe et Jean le Baptiste dans les lectures de ce dimanche : « Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez sa route. » Autrement dit, nivelons nos sentiers, renouvelons nos coeurs.
Cela sous l’action de l’Esprit-Saint qui repose sur nous et en nous.
Il ne s’agit pas de leçon de morale, il s’agit de laisser Dieu transformer notre existence selon l’Esprit du Christ, selon l’Évangile, comme le dit Saint-Paul dans la 2° lecture. Il s’agit d’entrer dans le courant de Dieu. Alors « le loup habitera avec l’agneau, le lion comme le bœuf mangera du fourrage, l’enfant étendra la main dans le trou de la vipère. Il n’y aura plus de mal, ni de corruption. »

Certes, nous savons bien que ce n’est pas demain la veille, mais la direction est donnée pour devenir plus humain, et favoriser un monde où chacun pourra être plus heureux. L’Avent peut être pour chacun l’occasion d’avancer sur ce chemin d’humanité. Devenir plus humain. Justement, dans l’Évangile, Jean le Baptiste nous annonce la venue de Jésus, et pour l’accueillir, il incite les gens à changer de vie, à poser des actes, des gestes de bonté, de justice, de paix, en conformité à l’Évangile.

« Convertissez-vous, préparez le chemin du Seigneur ». La vraie conversion doit déboucher dans du concret. Elle nous amène à poser des gestes d’accueil, de bienveillance, de partage, de solidarité. C’est le but de la proposition qui nous est faite de relever et de partager les gestes et les actions qui favorisent la rencontre, le partage, la fraternité, la paix.
Et de les déposer dans le livre exposé à l’église.
Il s’agit de passer des beaux discours et des belles intentions à l’action, il s’agit de poser des gestes.
Préparer le chemin du Seigneur, c’est toujours mettre le cap sur l’Évangile, regarder la façon de vivre de Jésus, et essayer d’y ajuster notre vie, nos façons de vivre.

Pour mieux préparer la venue du Seigneur aujourd’hui, quels chemins l’Église et nous-mêmes devrions-nous emprunter ?

Un premier chemin : essayons d’être une Église en conversation avec le monde. Dans conversation, les deux donnent et reçoivent, écoutent et disent. Il faut écouter le monde avant de parler, pour savoir comment parler.

Un second chemin : essayons d’être une Église en conversation avec la culture des jeunes, qui est différente de notre culture des plus anciens. La culture des jeunes est souvent déroutante, mais elle est porteuse d’avenir.

Un autre chemin encore : une Église en conversation avec ceux qui ne croient pas comme nous, avec les autres religions. On peut s’enrichir de nos différences au lieu d’en faire des séparations. En ce temps de l’Avent, nous sommes appelés à réfléchir sur nos comportements, pour mieux nous accueillir les uns les autres, et être des artisans de paix.

Un dernier chemin : Une Église en conversation avec les petits, avec tous les blessés de la vie.
Le pape François nous interpelle continuellement : « Je vois avec clarté que la chose dont l’Église a le plus besoin aujourd’hui, c’est la capacité de soigner les blessures, de réchauffer le coeur des gens, c’est la proximité, la convivialité. Nous devons d’abord soigner les blessures, ensuite on s’occupera du reste. »
Posons les gestes avant les discours.

Je ne sais plus qui a prononcé ces paroles, mais elles nous serviront de conclusion : « Tu dois témoigner de la foi au Christ tous les jours. Au besoin, sers-toi des mots. Ne parle du Christ qu’à ceux qui t’interrogent, mais vis de telle façon qu’on t’interroge. »

Père Guy Le Hénanff, 2° dimanche de l’Avent 2019 (A)